Les lauréats
Millésime 2023
Christophe Bérard
Lauréat du 20e Prix Jacques-Goddet
Avec Christophe Bérard, au moins, les choses sont toujours claires : il assume ! Il assume d’être né à Lyon, le 7 décembre 1968, et de supporter les joueurs de Saint-Étienne ! Il assume d’être venu au journalisme par l’intermédiaire d’une maîtrise de communication et information ! Il assume d’avoir commencé à écrire sur le football, mais d’être tombé en amour devant Bernard Hinault lorsque celui-ci termina le visage en sang, et le nez fracturé, à Saint-Étienne, en 1985 ! Coup de cœur formidable, qui lui fit comprendre, explique-t-il, « la beauté et la fragilité du cyclisme et de ses champions »… Depuis, il continue d’aimer passionnément le Tour de France. Une passion que le Tour lui rend bien : en cette seule saison 2024, Christophe Bérard a reçu tour à tour le Prix Pierre-Chany récompensant le meilleur article sur le cyclisme paru en 2023 et le 20e Prix Jacques-Goddet, pour une interview de Pierre Latour publiée à l’occasion du Tour de France 2023. Grand chelem, donc. Grand chelem parfaitement mérité !
© ASO / Bernard Papon
Lire l’article de Christophe Bérard
« Pierre Latour : « Crever de trouille en descente, c’est ma vie » »
Millésime 2022
Gaétan Scherrer
Lauréat du 19e Prix Jacques-Goddet
Christian Prudhomme, qui lui a remis le 19e Prix Jacques-Goddet à Libourne, lors du Tour de France 2023, reste le premier à en convenir : « un journaliste bien élevé ». Autant dire, dans la bouche du directeur du Tour de France, un authentique compliment parce que Gaétan Scherrer, né à Mulhouse en 1991, est sorti diplômé d’une école rivale de la sienne, à savoir le Centre de formation des journalistes — le fameux CFJ de Paris ! La suite n’est pas mal non plus : son entrée à L’Équipe, fin 2016, pour y suivre les compétitions de handball et surtout de basket-ball, sa discipline de prédilection. Puis il y eut, à l’invitation d’Alexandre Roos et de Philippe le Gars, deux de ses confrères (deux anciens lauréats du Prix Jacques-Goddet), la proposition de découvrir le cyclisme, sport de compagnonnage et de transhumance. Gaétan Scherrer, patient et talentueux, accepta le challenge, s’y faisant aussitôt connaître, et même reconnaître. Son portrait au pied levé d’Yves Lampaert, maillot jaune inattendu, en est la meilleure preuve.
© ASO / Étienne Garnier
Millésime 2021
Alexandre Roos
Lauréat du 18e Prix Jacques-Goddet
Les lecteurs de L’Équipe l’ont vérifié de bonne heure : un ton ! Un ton qui n’appartient qu’à lui, dans la tradition des grands chroniqueurs, et qui vous prend par le bras pour vous emmener, cœur battant, de la première à la dernière ligne… D’ailleurs, chez Alexandre Roos, le cœur tient beaucoup de place ! La preuve que cet homme, né le 30 juin 1982 à Colmar, a choisi d’être un grand amoureux. Amoureux du cyclisme et du Tour de France qu’il suivait, en 2021, pour la dixième fois. Amoureux du voyage et des paysages que traversent les pelotons. Amoureux de la vie. Et, surtout, amoureux de cette langue française qu’il sait si parfaitement déployer dans l’urgence incommode d’un bouclage quotidien. Au fronton du 18e Prix Jacques-Goddet, on retiendra qu’il a été primé pour son article « En jaune pour toujours », au quatrième tour, par huit voix contre trois voix pour sa consœur Dominique Issartel. Au terme d’un millésime particulièrement relevé…
© Frédéric Mons / L’Équipe
Millésime 2020
Gilles Comte
Lauréat du 17e Prix Jacques-Goddet
Si Gilles Comte était lui-même l’un de ces coureurs dont il parle, il faudrait le regarder comme un spécialiste des classiques — et l’un des tout meilleurs qui soient ! Que l’on en juge : deux fois lauréat du Prix Pierre-Chany qui récompensait le meilleur article écrit sur l’ensemble d’une saison cycliste, et, maintenant, deux fois lauréat du Prix Jacques-Goddet ! Bref, au sens strict, un palmarès ! Mais à la condition d’admettre, paradoxalement, que cet incontestable champion a l’âme des porteurs d’eau à l’ancienne. Son ambition ? Servir. C’est-à-dire mettre les autres en lumière. En ce sens, son portrait d’André Poulidor, frère de Raymond, est un modèle du genre. Et, pour reprendre la formule d’Olivier Galzi, dans le match qui l’opposa à Alexandre Roos, le jury eut à trancher « entre un très bel instantané et un moment d’éternité ». Pour le bonheur de Gilles Comte, il a choisi l’éternité.
© Frédéric Mons / L’Équipe
Millésime 2019
Philippe Brunel
Lauréat du 16e Prix Jacques-Goddet
Que manquait-il encore à cet homme qui avait déjà tout gagné, à commencer par l’admiration unanime de ses pairs ? Sans doute ce Prix Jacques-Goddet qu’il décroche au terme de son dernier Tour de France, après quarante-trois années passées à L’Équipe ! Plus qu’une carrière, une aventure… Celle que Philippe Brunel, né à Paris en 1956, a menée au sein de la rubrique « Cyclisme », portée par une plume altière, à l’évidence sans égale. Mais portée aussi — on l’oublie trop souvent — par la passion du voyage et la passion des rencontres. « Il n’y a pas de champions, il n’y a que des personnages… », aime-t-il à dire. Il nous permettra d’ajouter que lui-même, justement, incarnait l’un de ces personnages. Il a été l’un des rares confidents de Jacques Goddet. Il a été l’ami de Pierre Chany et d’Antoine Blondin. Par un merveilleux raccourci qu’explique seul son talent, il a reçu cinq fois le Prix Pierre-Chany. Et il se voit donc maintenant attribuer le seizième Prix Jacques-Goddet – Trophée Edeis l’Allié des Territoires. Formidable point final d’un portrait éblouissant consacré au personnage qu’il a peut-être le plus estimé : Eddy Merckx.
© Prix Jacques-Goddet / Émilie Hautier
Millésime 2018
Jean-Luc Gatellier
Lauréat du 15e Prix Jacques-Goddet
On pourrait simplement dire, pour présenter Jean-Luc Gatellier, déjà l’un des lauréats du 8e Prix Jacques-Goddet, qu’il a depuis ajouté sept Tours de France à son compteur. Mais ce serait oublier que cet homme, toujours grand reporter à L’Équipe, et toujours d’une discrétion légendaire, est devenu une véritable référence dans le récit journalistique. N’a-t-il pas reçu à deux reprises le Prix Pierre-Chany récompensant le meilleur article de presse publié sur une saison de cyclisme ? Et n’est-il pas également le récipiendaire du Prix Blondin du Tour remis en 2019 ? Les preuves d’un authentique talent qui repose sur cette évidence : la confiance que lui vouent toujours ses interlocuteurs.
© Prix Jacques-Goddet / Gilberto Chocce
Millésime 2017
Jean-Luc Chabaud
Lauréat du 14e Prix Jacques-Goddet
Il restera dans l’histoire du Tour de France comme le premier « localier » couronné par le Prix Jacques-Goddet. Une récompense que Jean-Luc Chabaud, né en 1961, a largement méritée, et qui lui vaut d’innombrables messages de félicitations. Pour tout dire, la consécration de ce journaliste de terrain, adjoint au rédacteur en chef de L’Éveil de la Haute-Loire, a été immédiatement regardée comme un hommage mérité à tous ces serviteurs de la presse dont l’unique souci est d’informer justement un lectorat de grande proximité. Jean-Luc Chabaud y ajoute son cœur et son talent. Grande est la fierté de la profession. Il rejoint les treize autre lauréats.
© Prix Jacques-Goddet / Céline Demars
Millésime 2016
Stéphane Thirion
Lauréat du 13e Prix Jacques-Goddet
Le Tour de France 2016, celui qui lui vaut de recevoir le 13e Prix Jacques-Goddet pour un article « monstrueux, chauve et venteux » (c’est le titre) était le vingt-cinquième qu’il couvrait. Autant dire que Stéphane Thirion, journaliste au quotidien Le Soir, est de ces reporters blanchis sous le harnais, et que le mont-Ventoux, sujet de son papier, n’a plus de secrets pour lui. Il y ajoute cependant un superbe coup de plume depuis longtemps remarqué. N’avait-il pas déjà terminé deuxième du Prix Jacques-Goddet en 2007 ? Primé cette année, il devient le premier journaliste belge à inscrire son nom au palmarès. Ode, superbe, à la francophonie ! lauréats
© Prix Jacques-Goddet / Freddy Hauglustaine
Millésime 2015
François Thomazeau
Lauréat du 12e Prix Jacques-Goddet
« François Thomazeau couvre le Tour depuis cette année 1986 où les Français ont cessé de le gagner. Marseillais né à Lille, branleur débordé, dandy débraillé et journaliste intègre, il a fait de l’oxymore un style de vie », peut-on lire à son propos sur le site VéloPro. Pour compléter, on ajoutera ici que ce journaliste-éditeur-écrivain est l’auteur d’une quarantaine de livres et qu’il a signé des milliers d’articles dans de très nombreux journaux, du Monde au Figaro. Déjà lauréat du Prix Crédit Lyonnais du meilleur article de la presse sportive en 2004, il devient le premier journaliste de l’histoire du Prix Jacques-Goddet consacré pour un article paru dans la presse en ligne. Ce dandy est avant tout moderne !
© Cristel Éditeur d’Art / ASO / O. Chabé
Millésime 2014
Philippe Le Gars
Lauréat du 11e Prix Jacques-Goddet
« Je suis entré à la rubrique ‟Cyclisme” de L’Équipe le 6 janvier 1992 », aime à se souvenir Philippe Le Gars, grand reporter né à Quimper, le 24 octobre 1964. Autrement dit, un enfant élevé en Bretagne, dans la patrie du cyclisme… Puis un journaliste diplômé de l’école de journalisme de Bordeaux qui se passionna très vite pour les pays de l’Est. Du reste, pourquoi l’Ukrainien Andriy Grivko a-t-il choisi son micro pour lui confier sa douleur d’être un coureur patriote aujourd’hui ? Parce qu’il savait qu’il serait entendu… Un témoignage fort, qui vaut à Philippe Le Gars de recevoir le 11e Prix Jacques-Goddet et de rejoindre le groupe des lauréats.
D.R.
Lire l’article de Philippe Le Gars
« La dictature russe s’installe chez moi alors que je pédale »
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Millésime 2013
Jean-Louis Le Touzet
Lauréat du 10e Prix Jacques-Goddet
Lorsqu’on lui demanda ses secrets, après qu’il eut reçu le Prix Louis-Hachette 2012 pour un reportage sur la fille de Kadhafi, Jean-Louis Le Touzet, journaliste à Libération, laissa couler cet aveu : « J’aime Kessel, le coup d’œil de Paul Morand, l’écriture sèche de Simenon ». Il aurait pu ajouter que cet authentique Breton, né à Saint-Pabu, dans les Côtes d’Armor en 1961, aime aussi le Tour de France qu’il a suivi à dix-huit reprises. La dernière fois ? C’était en 2013, lorsqu’il signa un fameux « pipi show » dégoulinant, si l’on ose dire, de formules et de talent. Il lui vaut le 10e Prix Jacques-Goddet.
© Cristel Éditeur d’Art / ASO / Bruno Bade
Millésime 2012
Gilles Comte
Lauréat du 9e Prix Jacques-Goddet
Né à Pontarlier le 3 novembre 1962, Gilles Comte suivait, en 1992, son vingt et unième Tour de France lorsqu’il s’est arrêté devant deux autres Francs-Comtois, Julien et Thibaut Pinot. Sa complicité native, mais surtout son talent véritable, lui ont permis de signer dans L’Équipe « Thibaut Pinot, au nom du frère », et de décrocher le 9e Prix Jacques-Goddet. « Une belle vision du terroir », devait apprécier Mme Bernadette Chirac, invitée d’honneur de cette édition. « Un regard attentif et sensible sur les gens », compléta Didier Decoin, le président du jury. Bref, une consécration pour ce journaliste entré dans le métier en 1988 et déjà lauréat de deux Prix Pierre-Chany, en 1995 et 2000.
© Cristel Éditeur d’Art / ASO / Bruno Bade
Millésime 2011
Jean-Luc Gatellier
Lauréat du 8e Prix Jacques-Goddet
Né en 1961 à Beaumont-sur-Oise, Jean-Luc Gatellier compte dix-sept Tours de France à son actif comme grand reporter, d’abord sous les couleurs du Parisien, puis au quotidien L’Équipe qu’il a rejoint en 1995. Mais, en authentique amateur du geste sportif — jeune homme, il courait le 1 500 mètres —, il se souvient qu’il a bouclé également un Tour de France en cyclo-camping, avant de rouler en Irlande, en Allemagne… Bref, un pratiquant, un passionné et, surtout, un journaliste avisé, dont les lecteurs savent depuis longtemps la pertinence et le talent.
© Cristel Éditeur d’Art / ASO / Bruno Bade
Millésime 2010
Jean-François Quénet
Lauréat du 7e Prix Jacques-Goddet
Partageant son existence entre Angers, vieille terre cycliste, et la Malaisie, pays emblématique de la mondialisation du cyclisme, Jean-François Quénet est né le 25 mai 1967 à Brest. Après des débuts à Cyclisme International, il est devenu l’envoyé spécial quasi permanent du quotidien Ouest-France sur les courses. Puis il a choisi une vie de grand reporter indépendant, multipliant les articles pour Tuttobici, Cycling News et Le Parisien. Mais c’est avec « Le charme est Schleck », publié dans Vélo Magazine au soir du Tour de France 2010, qu’il reçoit le 7e Prix Jacques-Goddet. Il complète les septs lauréats.
© Cristel Éditeur d’Art / ASO / Bruno Bade
Millésime 2009
Manuel Martinez
Lauréat du 6e Prix Jacques-Goddet
Né le 18 février 1964, Manuel Martinez est grand reporter à L’Équipe. Après des débuts à l’Agence Centrale de Presse en 1987, puis un passage à Cyclisme International, il a été, six années durant, rédacteur en chef de La France Cycliste. Un premier et long engagement avant de rejoindre, en juin 1996, le groupe L’Équipe où il s’est naturellement affirmé comme le principal spécialiste du peloton espagnol. En 2009, il a suivi son treizième Tour de France. Un bon cru, évidemment, puisqu’il lui vaut le 6e Prix Jacques-Goddet pour son article « Fort comme la vie », consacré à Alberto Contador.
© Cristel Éditeur d’Art / ASO / Bruno Bade
Millésime 2008
Bernard Chevalier
Lauréat du 5e Prix Jacques-Goddet
Né le 26 juin 1945, Bernard Chevalier, éditorialiste et chroniqueur, a collaboré vingt et un ans au quotidien L’Équipe où Jacques Goddet l’avait accueilli de son traditionnel « Bienvenue, mon vieux ! ». Déjà l’un des lauréats du Prix Martini en 1978, il reçoit, pour ce billet enlevé, le 5e Prix Jacques-Goddet qui récompense le meilleur article de presse publié pendant le Tour de France 2008. On imagine ce que lui glisserait Jacques Goddet : « Bravo, mon vieux ! ».
© Cristel Éditeur d’Art / ASO / Bruno Bade
Millésime 2007
Jean-Julien Ezvan
Lauréat du 4e Prix Jacques-Goddet
Né le 19 novembre 1968, Jean-Julien Ezvan est aujourd’hui adjoint au chef du service « Sports » du Figaro où il travaille depuis décembre 1997. Déjà lauréat du Prix Média Femmes et Sport en 2001, il reçoit, pour son beau portrait consacré à Jean-René Bernaudeau, le 4e Prix Jacques-Goddet qui récompense le meilleur article de presse publié pendant le Tour de France 2007.
© Cristel Éditeur d’Art / ASO / Bruno Bade
Lire l’article de Jean-Julien Ezvan
« Jean-René Bernaudeau : « Le business sera bon si le sport est prioritaire»! »
Millésime 2006
Jérôme Le Gall
Lauréat du 3e Prix Jacques-Goddet
Né le 19 novembre 1953, Jérôme Le Gall est aujourd’hui adjoint au chef du service « Sports » du Télégramme où il est journaliste depuis 1980. Il reçoit le 3e Prix Jacques-Goddet pour un article visionnaire, écrit le soir même de la victoire de Floyd Landis à Morzine. Victoire qui n’en était pas une, l’Américain — on l’apprendrait par la suite — ayant subi un contrôle anti-dopage positif.
© Cristel Éditeur d’Art / Le Télégramme
Millésime 2005
Philippe Bouvet
Lauréat du 2e Prix Jacques-Goddet
Né dans la Manche, à Saint-Hilaire-du-Harcouët, le 9 novembre 1955, Philippe Bouvet n’oublie jamais qu’il est le fils d’Albert, jadis champion émérite ! Autrement dit, un enfant de la balle, d’une prescience cycliste en quelque sorte innée. Mieux que personne, cet ancien lauréat du Prix Antoine-Blondin et du Prix Pierre-Chany sent la course. En 2005, il suivait son vingt-cinquième Tour de France lorsqu’il écrivit cet article très subtil, « La fin d’une équivoque », pour lequel il reçoit le 2e Prix Jacques-Goddet.
© Cristel Éditeur d’Art / ASO / Bruno Bade
Millésime 2004
Yves Perret
Lauréat du 1er Prix Jacques-Goddet
Né en 1965, diplômé de l’Institut d’études politiques de Grenoble, Yves Perret, naturellement spécialiste de tous les sports de montagne, a découvert le reportage cycliste dans la roue de Thierry Cazeneuve, son prestigieux aîné au Dauphiné. Puis ce parfait conteur a fait son chemin jusqu’à devenir l’un des lauréats du Prix Pierre-Chany 1999. Aujourd’hui chef du service des sports du Dauphiné, il ouvre à jamais le palmarès du Prix Jacques-Goddet avec son article « Sur le vélo, je souriais », écrit au soir de l’étape du Tour de France 2004 qui arrivait à Arras.
D.R.